Les 5 axes essentiels de la Charte d’Ottawa pour la promotion de la santé

Adoptée en 1986 lors de la première Conférence internationale sur la promotion de la santé, la Charte d’Ottawa a profondément influencé les politiques publiques dans le monde entier. Ce cadre, élaboré sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé, repose sur cinq axes indissociables.

La plupart des stratégies nationales de santé publique en découlent encore aujourd’hui, quels que soient les contextes politiques ou économiques. L’efficacité des interventions dépend largement de la compréhension et de la mise en œuvre de ces cinq leviers fondamentaux.

Pourquoi la Charte d’Ottawa a transformé notre vision de la santé

D’un coup, la charte d’Ottawa a rebattu les cartes de la promotion de la santé. Avant 1986, la santé se mesurait surtout à l’aune des hôpitaux et de la médecine. Ce texte pionnier, appuyé par l’Organisation mondiale de la santé, a clairement indiqué la voie à suivre : l’état de santé dépend d’un ensemble de facteurs, individuels, sociaux, environnementaux, qui s’entrecroisent et dessinent le quotidien de chacun. Désormais, il ne suffit plus de ne pas être malade pour se dire en bonne santé.

La priorité s’est déplacée : il s’agit de bâtir des environnements favorables et de miser sur l’action collective. Les lois, les plans municipaux, les initiatives éducatives ou agricoles en France et ailleurs, tout converge désormais vers l’intégration de la santé dans chaque domaine de la vie publique. Les enjeux sociaux et économiques forment un socle sur lequel reposent les stratégies pour la santé publique du XXIe siècle.

Voici trois axes qui illustrent la portée de ces changements :

  • Modification des comportements individuels
  • Réduction des inégalités sociales
  • Renforcement de la participation communautaire

La santé ne se limite plus à une affaire de médecins. Elle devient l’affaire de tous, portée par des politiques coordonnées et bâties sur la justice sociale. L’OMS pousse à l’action collective et transversale, capable de répondre à la complexité des déterminants de santé, qu’ils soient sociaux, économiques ou environnementaux. En France, cette vision irrigue les plans nationaux, chaque dispositif cherchant à améliorer l’état de santé de la population sur le long terme.

Les 5 axes essentiels : comprendre les piliers de la promotion de la santé

Pour comprendre ce qui structure la promotion de la santé, il faut revenir à la charte d’Ottawa et à ses cinq leviers majeurs. Ces piliers, adoptés partout dans le monde, visent à agir en profondeur sur les déterminants de santé afin de réduire les inégalités sociales de santé.

Voici les cinq axes qui constituent ce socle d’action :

  • Élaborer une politique publique saine : Mettre la santé au cœur de chaque décision publique. Les choix en matière de transport, d’urbanisme ou d’éducation influencent l’environnement général et, en conséquence, l’état de santé de la population. Les démarches de l’institut national de santé publique du Québec en sont la preuve vivante.
  • Créer des environnements favorables : Adapter les espaces où l’on vit pour encourager l’activité physique, garantir la qualité de l’air ou assurer la sécurité alimentaire. Aménager des environnements sains, c’est construire une prévention efficace, qui tient dans la durée.
  • Renforcer l’action communautaire : Appuyer la capacité d’agir des individus et des groupes. Cette approche, soutenue par le centre de collaboration nationale sur les politiques et la santé, mise sur l’engagement citoyen et favorise les initiatives ancrées dans les réalités locales.
  • Acquérir des aptitudes individuelles : Développer les compétences et connaissances grâce à l’éducation pour la santé. L’accès à l’information, la sensibilisation et l’accompagnement ouvrent à chacun la possibilité de faire des choix favorables pour soi-même.
  • Réorienter les services de santé : Passer d’un système centré sur le soin à une approche axée sur la prévention. Les services de santé et sociaux, en France ou au Québec, se transforment peu à peu pour accompagner la population, en lien avec tous les acteurs locaux.

La charte d’Ottawa s’impose comme un repère. Elle guide le développement de dispositifs d’universalisme proportionné, permettant d’ajuster les réponses aux besoins de chaque groupe et d’avancer vers plus de justice sociale dans le domaine de la santé.

Activités éducatives lors d

Comment appliquer ces principes au quotidien, individuellement et collectivement

S’approprier la promotion de la santé, c’est aussi agir au quotidien, à son échelle comme dans sa communauté. Chaque choix compte : ce que l’on mange, la manière dont on se déplace, la façon dont on aménage les espaces de vie influe sur l’état de santé, personnel comme collectif. En France, les collectivités locales développent des actions intersectorielles pour ouvrir l’accès aux espaces verts ou encourager les mobilités actives. Ces politiques, souvent conduites avec le ministère de la santé et des services, privilégient la collaboration entre métiers et disciplines.

Sur le plan individuel, l’éducation pour la santé passe par l’acquisition de connaissances et le développement de compétences pratiques. S’informer auprès de sources fiables, comprendre les déterminants de santé, participer à des ateliers ou à la vie associative : autant de leviers pour renforcer sa capacité à agir. Prendre part à la vie de quartier, s’impliquer dans des projets collectifs, c’est aussi participer à la dynamique de promotion de la santé publique.

Concrètement, voici comment faire vivre ces principes :

  • Examinez la qualité de votre environnement immédiat : air, offres alimentaires, accessibilité des espaces publics.
  • Soutenez les initiatives de proximité : jardins partagés, ateliers autour du bien-être, campagnes d’information et de prévention.
  • Participez aux démarches visant à transformer les services de santé avec les professionnels locaux.

En France, la coopération entre institutions, associations et citoyens, à l’image du Réseau francophone international, multiplie la portée des actions pour la santé. L’approche transdisciplinaire, aujourd’hui incontournable, permet d’ajuster les réponses à la diversité des territoires, qu’il s’agisse de la métropole ou de zones rurales.

La charte d’Ottawa n’est pas un texte figé. C’est un moteur qui imprime sa marque sur les politiques publiques et guide les démarches collectives. Et demain ? Peut-être serons-nous surpris par la force de transformation qu’elle continue d’insuffler dans notre manière de penser la santé, ensemble.